Un syndicat de musiciens de Hollywood menace de déclencher une grève générale si ses membres n’obtiennent pas des protections contre l’IA et des droits résiduels pour le streaming
Les musiciens de l’industrie du divertissement de Hollywood sont prêts à tout pour obtenir des protections contre l’Intelligence Artificielle (IA) et des droits résiduels sur le streaming. En effet, la Fédération américaine des musiciens (AFM), un groupe syndical représentant les musiciens de l’industrie du divertissement, a averti qu’elle pourrait déclencher une grève à grande échelle si les négociations en cours n’aboutissent pas.
Selon des informations rapportées par les médias américains, l’AFM entame aujourd’hui les négociations en vue d’un nouveau contrat avec l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP). Le syndicat cherche un accord qui reflète mieux l’état actuel des médias en streaming. Ils demandent une protection contre l’IA, une augmentation des salaires, de meilleurs soins de santé, de meilleures conditions de travail et des paiements résiduels pour le contenu en streaming. Selon le syndicat, les musiciens sont de plus en plus défavorisés dans l’industrie du cinéma. Par exemple, ils estiment que les musiciens qui enregistrent des bandes sonores gagnent 75 % de moins sur les contenus diffusés en streaming, en raison de revenus résiduels plus faibles.
Le président et négociateur en chef de l’AFM, Tino Gagliardi, a déclaré : « Le syndicat sera prêt à faire tout ce qu’il faut pour obtenir ce qu’il faut pour améliorer la vie des musiciens. » Il estime que les musiciens ont subi des réductions de salaire au cours de la dernière année en raison du changement de modèle commercial et de la manière dont les produits sont distribués. Il précise qu’il est nécessaire de remédier à cette situation pour que les musiciens puissent continuer à avoir un salaire décent et une retraite décente.
L’AFM compte environ 70 000 membres aux États-Unis et au Canada, dont des musiciens travaillant dans des orchestres, des groupes, des clubs et des théâtres qui créent de la musique pour le cinéma, la télévision, des publicités et d’autres supports.
Les prochaines négociations de l’AFM font suite à de longues grèves menées en 2023 par la Writers Guild of America (WGA) et la Screen Actors Guild-American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA) pour protester contre l’utilisation abusive de l’IA par les studios de cinéma. Finalement, la Screen Actors Guild‐American Federation of Television and Radio Artists (SAG‐AFTRA) a conclu un accord avec les studios mettant fin à la grève.
Cependant, plus tôt cette année, SAG-AFTRA a annoncé un autre accord avec Replica Studios, une société d’IA spécialisée dans la création d’outils de génération vocale. Cet accord a été fortement critiqué par certains analystes, qui estiment qu’il montre que le syndicat n’est pas aussi opposé à la technologie de l’IA qu’on aurait pu le croire après sa grève épique de 2023.
L’AFM n’est pas le seul syndicat de l’industrie du divertissement à pouvoir faire grève en 2024. L’Alliance internationale des employés de scène de théâtre (IATSE), qui représente plus de 170 000 membres d’équipes de production, verra son contrat expirer en juillet, et le président de la guilde n’a pas exclu la possibilité d’une grève.
Compte tenu de la taille de l’IATSE et du besoin de membres d’équipe pour la production, une grève de longue durée pourrait être dévastatrice pour les studios et l’économie californienne. On espère que les négociations en cours aboutiront à un accord satisfaisant pour toutes les parties concernées.