Le Pentagone intensifie la course à l’intelligence artificielle (IA) pour maintenir sa compétitivité face à la Chine. Le projet Replicator vise à déployer des milliers de véhicules autonomes dotés d’IA d’ici 2026 dans le but de rester en avance dans la course à l’armement. Actuellement, l’utilisation de l’IA comprend le pilotage de drones de surveillance, la maintenance prédictive des avions, la surveillance de l’espace, et même l’aide à la guerre en Ukraine.
Cependant, des inquiétudes persistent concernant l’autonomie totale des armes létales, avec des discussions en cours sur la nécessité d’une évaluation formelle des systèmes d’armes autonomes avant leur déploiement. Les progrès de l’IA posent des défis technologiques et éthiques pour le Pentagone, mais des efforts sont en cours pour intégrer ces technologies de manière responsable.
Le portefeuille du Pentagone englobe plus de 800 projets non classifiés liés à l’IA, la plupart étant encore en phase d’expérimentation. En général, l’apprentissage automatique et les réseaux neuronaux sont des outils qui aident les humains à acquérir des connaissances et à accroître leur efficacité.
Selon Gregory Allen, ancien haut responsable du Pentagone spécialisé dans l’IA et actuellement membre du groupe de réflexion Center for Strategic and International Studies, le ministère de la Défense rencontre des difficultés pour assimiler les avancées de l’apprentissage automatique.
Pour maintenir sa compétitivité dans le domaine spatial, le Pentagone explore l’utilisation de l’IA pour détecter les menaces potentielles. En parallèle, un prototype utilisé par l’armée de l’espace surveille de manière autonome plus de 40 000 objets dans l’espace, orchestrant des milliers de collectes de données chaque nuit à l’aide d’un réseau mondial de télescopes.
L’IA est également utilisée pour maintenir la flotte aérienne en l’air, anticipant les besoins de maintenance de plus de 2 600 avions. Cette technologie permet d’identifier les défaillances possibles des avions des heures voire des jours avant qu’elles ne surviennent. De plus, un projet pilote permet de suivre la condition physique de l’ensemble de la troisième division d’infanterie de l’armée de terre, soit plus de 13 000 soldats, grâce à la modélisation prédictive et à l’intelligence artificielle.
Dans l’optique de maintenir sa position face à la Chine, le Pentagone envisage d’incorporer des drones dans une « équipe homme-machine » pour surpasser un adversaire. Mais pour déployer ces technologies, les développeurs devront démontrer la fiabilité et la crédibilité suffisantes de la technologie de l’IA.
L’utilisation de l’IA fournie par le Pentagone et ses alliés de l’OTAN joue également un rôle crucial pour contrer l’agression russe en Ukraine, en partageant des données collectées par des satellites, des drones et des opérateurs humains. Cette IA a également contribué au groupe d’assistance à la sécurité en Ukraine, permettant de faciliter la logistique pour l’aide militaire d’une coalition de 40 pays.
Dans l’ensemble, bien que les progrès soient indéniables, ces nouveaux développements soulèvent de nombreuses préoccupations éthiques et stratégiques. Il devient crucial pour le Pentagone de garder un équilibre entre la course à l’innovation technologique et la responsabilité éthique dans l’utilisation de l’IA dans le domaine militaire.