Faut-il taxer l’IA ? Oui, selon la femme politique Marietje Schaake qui pense que les entreprises doivent partager les coûts sociaux des suppressions d’emplois. Mais l’idée ne fait pas l’unanimité.
L’intelligence artificielle est une technologie qui suscite à la fois espoir et crainte. D’un côté, certains y voient des opportunités de développement économique et social, de l’autre, d’autres s’inquiètent pour les défis juridiques et sociétaux. Face à ces enjeux, des voix se sont élevées pour proposer de créer une taxe sur l’IA, afin de réguler son usage et de financer la transition vers une société plus humaine. Mais cette idée est-elle réaliste ou même souhaitable ?
La solution proposée par Marietje Schaake vise à partager les coûts sociaux des suppressions d’emplois causées par l’introduction de l’IA dans le monde du travail. Elle estime que les pertes d’emplois au niveau mondial sont l’un des principaux effets attendus de l’IA et cite entre autres une étude de Goldman Sachs affirmant que jusqu’à 25% des emplois actuels pourraient être automatisés par l’IA. Elle ajoute que plus d’un tiers des chefs d’entreprise estiment que l’IA aura déjà remplacé les travailleurs d’ici 2023, selon une étude menée par ResumeBuilder.
Marietje Schaake estime donc que les entreprises qui adoptent l’IA devraient partager les coûts liés à la réorientation professionnelle des travailleurs licenciés et à l’aide sociale. Elle soutient également que l’intervention doit être rapide, car les répercussions de la perte d’emplois pourraient entraîner de l’agitation politique si elles ne sont pas atténuées.
Face à cette proposition, certains gouvernements commencent à envisager des options pour taxer les fournisseurs de services d’IA, tels que le Royaume-Uni, la France et la Corée du Sud. Le Government Office for Science du Royaume-Uni a proposé un régime fiscal pour les gains financiers résultant de l’utilisation de l’IA, tandis que la France a proposé une loi visant à établir un régime fiscal pour les œuvres générées par l’IA.
Bien que les taxes sur l’IA soient rares dans la pratique, plusieurs modèles de taxation ont été proposés, allant de l’IA en tant que personne imposable à des mesures relatives à l’impôt sur les sociétés pour les entreprises fortement automatisées. Il est clair que le débat sur la taxe sur l’IA est en train de s’intensifier et qu’il est urgent de trouver des solutions pour réguler et encadrer l’utilisation de cette technologie.
En fin de compte, la question de savoir s’il faut taxer l’IA est complexe et nécessite une réflexion approfondie. Alors que certains soutiennent l’idée de partager les coûts sociaux des suppressions d’emplois liées à l’IA, d’autres soulèvent des préoccupations quant à l’impact sur l’innovation et la compétitivité des entreprises. Il est clair que le débat ne fait que commencer, et qu’il faudra trouver un équilibre entre la promotion de l’innovation et la protection des travailleurs face à l’impact de l’IA sur le marché du travail.