Une femme surnommée « la vraie femme bionique » est devenue la première personne à recevoir un membre robotique fusionnant à la fois son système nerveux et son système squelettique. Karin, une Suédoise de 50 ans, a subi la pose de ce membre artificiel intelligent il y a quelques années, après avoir perdu sa main droite dans un accident agricole il y a plus de 20 ans. Pendant des années, elle a souffert de douleurs intenses dans son membre fantôme, et les prothèses conventionnelles disponibles étaient inconfortables et inadaptées à un usage quotidien.
« J’avais l’impression d’être constamment dans un hachoir à viande, ce qui créait un niveau de stress élevé et m’obligeait à prendre de fortes doses d’analgésiques », a-t-elle déclaré. Une étude, publiée dans Science Robotics, révèle qu’elle peut désormais accomplir 80 % des tâches qu’elle faisait auparavant avec ses deux mains et qu’elle ressent même certaines sensations dans son bras artificiel. Selon les chercheurs, le fait que le bras artificiel fonctionne depuis trois ans maintenant – Karin est capable de tourner les poignées de porte, de préparer des repas et d’effectuer d’autres activités quotidiennes – est le signe qu’il est désormais « fortement intégré dans sa vie ».
« On est encore loin de la main de Luke Skywalker », a déclaré le Dr Max Ortiz-Catalan, chercheur principal. « Nous sommes encore loin d’avoir toutes les fonctions d’une main biologique, mais nous avons fait un grand pas en avant. »
Pour développer le nouveau membre bionique de Karin, un groupe multidisciplinaire d’ingénieurs et de chirurgiens de Suède, d’Australie et d’Italie ont travaillé ensemble pour créer une révolution pour les personnes amputées, en combinant chirurgie, implants et intelligence artificielle. Le professeur Rickard Brnemark, chercheur affilié au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et professeur agrégé à l’Université de Göteborg en Suède, a dirigé l’étude, qui a débuté en 2019, détaillant le tout premier implant neuromusculo-squelettique permanent.
« En combinant l’ostéointégration avec la chirurgie reconstructive, les électrodes implantées et l’IA, nous pouvons restaurer les fonctions humaines d’une manière sans précédent », a déclaré Brnemark. « Le but ultime est de trouver une manière plus naturelle de remplacer un membre perdu, afin d’améliorer la qualité de vie des personnes amputées. »
L’ostéointégration, qui consiste à relier les os aux électrodes implantées dans les nerfs et les muscles, a été associée à une intervention chirurgicale appelée réinnervation musculaire cible (TMR), qui réorganise les nerfs et les muscles du membre résiduel et les relie aux muscles restants. Grâce à cette technologie, le bras prothétique de Karin, appelé Mia Hand et développé par une société italienne, peut traduire les mouvements de l’os et du système nerveux dans l’appareil, qui peut être retiré si Karin le souhaite.
Tous ces éléments imitent le processus par lequel le cerveau envoie des messages au corps pour le faire bouger. Ainsi, penser à bouger active les nerfs, et l’implant sensoriel capte cette activité et facilite le mouvement du bras artificiel. En raison du bon fonctionnement des nerfs, Karin a désormais un sens du toucher limité grâce à sa main bionique.
Cette avancée médicale suscite de nombreux espoirs quant à l’amélioration de la qualité de vie des personnes amputées. Selon Christian Cipriani, professeur à une université italienne, cette technologie représente une consolidation des progrès réalisés dans les domaines des prothèses et de la robotique, qui peuvent avoir un impact significatif sur la vie des gens.
Les résultats de cette étude pourraient bénéficier à d’autres amputés, comme cela a été le cas pour Karin. Ayant déclaré que sa vie quotidienne était devenue plus facile depuis son intervention chirurgicale en 2018 et qu’elle a commencé à utiliser son bras en 2019, Karin a été la première amputée sous le coude à bénéficier de ce nouveau concept de main bionique hautement intégrée.
Les personnes amputées ont souvent du mal à utiliser des membres artificiels sophistiqués disponibles dans le commerce en raison de la douleur et de l’inconfort qu’ils peuvent ressentir lors de la fixation. De plus, ils ont un contrôle limité sur le membre. Cependant, cette nouvelle avancée technique semble être une solution prometteuse à ces problèmes.
En tant que première utilisatrice de cette technologie, Karin affirme que son bras bionique « a changé sa vie », réduisant ses douleurs fantômes et lui permettant de retrouver son indépendance et de participer pleinement à la vie quotidienne. Elle affirme maintenant avoir un meilleur contrôle sur sa prothèse et avoir besoin de moins de médicaments pour gérer ses douleurs.
Il est indéniable que cette avancée médicale a le potentiel d’améliorer considérablement la qualité de vie des personnes amputées. Cependant, des préoccupations et des limites potentielles liées à cette technologie doivent également être prises en compte, notamment en ce qui concerne la sécurité et la fiabilité à long terme de ces membres bioniques.
En conclusion, cette nouvelle technologie de membres bioniques intégrés représente une percée majeure dans le domaine des prothèses et de la robotique. Les résultats obtenus chez Karin montrent que cette technologie peut améliorer la vie des personnes amputées en leur offrant une meilleure fonctionnalité et un meilleur contrôle sur leur membre artificiel, ainsi qu’en réduisant les douleurs fantômes. Cependant, il est essentiel de poursuivre les recherches et les développements dans ce domaine afin de garantir la sécurité et l’efficacité de ces nouvelles technologies pour les amputés du monde entier.