L’apparition des deepfakes a suscité beaucoup d’étonnement et d’intrigue quant aux véritables capacités de l’intelligence artificielle (IA). Au fil des années, cette technologie s’est améliorée et ses applications ont évolué. Si les premiers deepfakes qui ont fait le buzz étaient relativement inoffensifs, tels que les vidéos où des individus se faisaient passer pour Tom Cruise, il n’a pas fallu longtemps pour que les aspects les plus sombres de cette technologie soient révélés.
Les deepfakes ont rapidement été utilisés dans le domaine de la désinformation politique et générale, ce qui a suscité de vives controverses. Cependant, le véritable danger des deepfakes réside ailleurs. Une récente étude intitulée « L’état des deepfakes en 2023 » réalisée par Home Security Heroes révèle que 98 % de tous les deepfakes appartiennent à un genre spécifique : le contenu pornographique.
Il n’est guère surprenant qu’une technologie capable de reproduire parfaitement l’apparence d’une personne soit utilisée pour créer des vidéos pornographiques. Cependant, la prévalence de ce genre de deepfakes est source d’inquiétude. En effet, 98 % des personnes dont les images sont utilisées dans ces deepfakes explicites sont des femmes, tandis que 48 % des spectateurs sont des hommes. Plus préoccupant encore, 74 % des hommes interrogés ont déclaré ne voir aucun problème avec les deepfakes pornographiques, voire ne ressentent aucune culpabilité à leur égard.
Un autre chiffre alarmant révélé par cette étude concerne l’augmentation de 550 % du nombre de deepfakes en ligne entre 2019 et 2023. Quasiment tous ces deepfakes sont utilisés dans l’industrie du contenu pour adultes. Depuis le début de l’année, les sites spécialisés dans les deepfakes pornographiques ont attiré près de 5 millions de visiteurs uniques. De plus, 7 des 10 sites de streaming de vidéos pour adultes les plus populaires proposent également ce contenu.
Si les deepfakes se limitaient à remplacer les actrices pornographiques par des IA, le débat serait différent. Cependant, la plupart des deepfakes pornographiques sont créés sans le consentement des personnes impliquées. D’innombrables femmes ont été victimes de chantage en utilisant des deepfakes les représentant dans des situations compromettantes, et certains de ces cas peuvent être considérés comme une forme d’agression. Les mineurs ne sont pas non plus épargnés par les deepfakes, comme en témoigne un récent cas en Espagne impliquant 30 jeunes filles âgées de 12 à 14 ans.
Dans ce contexte, il est plus important que jamais que les gouvernements adoptent des réglementations pour atténuer les graves dommages psychologiques causés par les deepfakes. Malheureusement, peu d’États ont mis en place des lois spécifiques concernant les deepfakes. Encore moins ont criminalisé la création de deepfakes pornographiques sans consentement, obligeant ainsi de nombreuses victimes à chercher réparation devant des tribunaux civils.
Il est crucial de prendre conscience que les femmes sont les principales victimes des deepfakes et que près de trois hommes sur quatre ne mesurent pas pleinement l’impact éthique négatif de ces manipulations. Il est donc essentiel que des mesures strictes soient prises pour protéger les individus contre cette technologie abusive et préserver leur intégrité.
Source : Étude sur les deepfakes réalisée par Home Security Heroes
Et vous, quelle est votre opinion sur ce sujet ? Pensez-vous que les résultats de cette étude réalisée par Home Security Heroes sont crédibles et pertinents ?
Voir aussi :
– La NSA, le FBI et la CISA publient une fiche d’information sur la cybersécurité concernant les menaces des deepfakes
– Selon une étude réalisée par Integrity360, 68 % des décideurs informatiques s’inquiètent de la montée des deepfakes et 59 % estiment que l’IA augmente le nombre d’attaques cybernétiques.
– Le nombre de contenus deepfakes en ligne a augmenté de 900 % chaque année, selon le Forum économique mondial.