La Chine vient d’accepter de collaborer avec les États-Unis, l’Union européenne et d’autres pays pour gérer collectivement les risques liés à l’intelligence artificielle (IA). Lors d’un sommet qui s’est tenu le mercredi 1er novembre 2023 au Royaume-Uni, les dirigeants politiques et du secteur technologique ont mis en garde contre le développement non contrôlé de l’IA, qui représente une menace existentielle pour le monde.
Pour la première fois, un vice-ministre chinois s’est joint aux dirigeants américains, européens et aux patrons du secteur technologique pour mettre en place des mesures de protection et des réglementations visant à assurer un développement sécurisé de l’IA. Plus de 25 pays, dont les États-Unis, la Chine et l’Union européenne, ont signé une « Déclaration de Bletchley » indiquant leur volonté de travailler ensemble et d’établir une approche commune en matière de surveillance et de réglementation de l’IA.
Cette déclaration propose un programme en deux volets. Le premier consiste à identifier les risques liés à l’IA et à comprendre scientifiquement ces risques. Le deuxième volet se concentre sur l’élaboration de politiques transnationales visant à atténuer les risques identifiés. Wu Zhaohui, vice-ministre chinois de la science et de la technologie, a déclaré lors de l’ouverture du sommet que la Chine était prête à renforcer la collaboration internationale en matière de sécurité de l’IA afin de contribuer à l’établissement d’un cadre de gouvernance mondial.
Le principe fondamental de la déclaration est que tous les pays, quel que soit leur taille, ont le droit de développer et d’utiliser l’IA. Cependant, les craintes concernant l’impact de l’IA sur les économies et la société ont pris de l’ampleur ces dernières années. Lorsque l’entreprise OpenAI a rendu son programme ChatGPT disponible au public en novembre de l’année dernière, certaines voix se sont élevées pour mettre en garde contre les conséquences imprévisibles de l’IA.
Les gouvernements et les institutions internationales tentent désormais de définir des règles et des réglementations pour encadrer le développement de l’IA. Le milliardaire Elon Musk a souligné la nécessité de comprendre les enjeux avant de mettre en place une surveillance. Il a également suggéré l’utilisation d’un « arbitre tiers » pour donner l’alerte en cas de risques.
Si l’Union européenne met l’accent sur la confidentialité des données et l’impact sur les droits de l’homme, le sommet britannique se penche sur les risques existentiels liés aux modèles d’IA avancés. Les participants ont convenu de la nécessité d’agir collectivement pour aborder ces risques.
Ce sommet, une initiative du Premier ministre britannique Rishi Sunak, vise à positionner le Royaume-Uni en tant qu’intermédiaire entre les blocs économiques que sont les États-Unis, la Chine et l’Union européenne. La ministre britannique du Numérique a annoncé la tenue de deux autres sommets sur la sécurité de l’IA en Corée du Sud et en France dans les années à venir.
Malgré les tensions géopolitiques, la Chine a été invitée à participer à ce sommet en raison de son rôle majeur dans le développement de l’IA. Cependant, certains législateurs britanniques ont exprimé leur méfiance envers la participation de la Chine, compte tenu des différends entre Pékin, Washington et plusieurs capitales européennes dans ce domaine.
Le gouvernement britannique a nié toute intention de favoriser une nation au détriment des autres, affirmant son objectif d’inclure le plus grand nombre de voix possible dans les discussions. Les États-Unis ont récemment annoncé la création d’un institut américain de sécurité de l’IA, signe de leur engagement dans cette initiative mondiale.
La vice-présidente américaine Kamala Harris a également pris part au sommet et a prononcé un discours sur la réponse de son gouvernement à l’IA. Sa participation a suscité des débats, certains considérant qu’elle risquait de distraire l’attention de l’objectif principal de l’événement.
En conclusion, ce sommet a marqué une avancée significative dans le dialogue international sur le développement sûr et responsable de l’IA. Les pays participants ont souligné l’importance de travailler ensemble pour identifier et atténuer les risques liés à l’IA et ont convenu de la nécessité de réglementer cette technologie pour assurer un avenir bénéfique pour l’humanité.