Le risque lié à l’IA est similaire à la crise climatique, le monde ne peut pas se permettre de retarder la réponse, selon Demis Hassabis
Une semaine après les déclarations d’Eric Schmidt, ancien cadre de Google, et de Mustafa Suleyman, cofondateur d’Inflection et de Deepmind, qui estimaient nécessaire de créer un organisme international similaire au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour réglementer l’IA, Demis Hassabis, directeur de Google Deepmind, a également exprimé son opinion à ce sujet. Selon lui, les risques liés à l’IA doivent être traités avec la même conviction que les efforts de lutte contre le changement climatique.
Le chercheur britannique spécialisé dans l’IA souligne la nécessité d’une réglementation plus poussée de cette technologie afin de lutter contre les crises existentielles qu’elle peut poser, avec des niveaux d’intelligence supérieurs à ceux des humains. Il affirme que le monde ne peut pas se permettre de retarder sa réponse et estime que la régulation de l’IA pourrait commencer par la création d’un organisme international similaire au GIEC. Hassabis déclare qu’il est impératif de s’attaquer aux dangers de l’IA, notamment ceux liés à la création d’armes biologiques.
Dans une interview accordée au Guardian, Demis Hassabis affirme que la communauté internationale a mis beaucoup trop de temps à coordonner une réponse mondiale efficace au changement climatique et que nous vivons actuellement les conséquences de ce retard. Il estime que le monde ne peut plus se permettre un tel retard dans le cas de l’IA. Cependant, il ne dresse pas seulement un tableau sombre de la situation. Il ajoute que l’IA pourrait être « l’une des technologies les plus importantes et les plus bénéfiques jamais inventées ».
Le chercheur exprime également son souhait de voir naître l’équivalent du CERN pour la sécurité de l’IA, supervisant la recherche à l’échelle mondiale. Il appelle également à la création d’un équivalent de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Ces commentaires arrivent alors que le Royaume-Uni prévoit d’organiser son sommet mondial sur la gouvernance de l’IA les 1er et 2 novembre. Cet événement est perçu comme une opportunité de parvenir à un consensus international sur les dangers de l’IA.
Il est intéressant de noter que Sam Altman, PDG d’OpenAI, qui a révolutionné l’IA avec ChatGPT, a déclaré il y a deux jours qu’il envisageait la possibilité de l’AGI (intelligence artificielle générale) dans les dix prochaines années. Selon lui, deux choses sont essentielles au cours de la prochaine décennie : le Contrôle de l’Expérience (CEA) et une énergie abondante et abordable. Contrairement aux inquiétudes répandues, M. Altman dissipe les préjugés en affirmant que l’AGI, caractérisée par une intelligence mondiale, aura un impact positif et transformateur. Il pense qu’elle sera probablement l’outil le plus puissant de l’humanité, permettant de résoudre des problèmes de manière inédite et de favoriser la créativité.
Le monde de l’IA se mobilise donc pour une réglementation plus stricte et pour la mise en place d’un organisme international dédié à cette technologie. La question de la régulation de l’IA est devenue aussi importante que celle du changement climatique. Il reste à voir comment les gouvernements et la communauté internationale répondront à cet appel. La création d’un organisme international de l’IA serait une première étape cruciale pour faire face aux risques et aux opportunités offerts par cette technologie.