Boostez l’inclusion des personnes handicapées avec l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle (IA) ne cesse de révolutionner de nombreux aspects de nos vies, mais comment peut-elle favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap ? C’est la question à laquelle Emmanuelle Aboaf, ingénieure chez SHODO et elle-même sourde de naissance, a tenté de répondre lors du Tech.Rocks Summit 2023.

Pour Emmanuelle Aboaf, il est crucial de reconsidérer l’utilisation de l’IA pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap. Elle a récemment mené une étude avec Thanh Lan Doubli, un développeur spécialisé en intelligence artificielle également en situation de handicap, pour évaluer les préjugés véhiculés par les générateurs d’images IA. Les résultats sont alarmants, montrant que les représentations des handicapés par les IA sont conditionnées par nos propres biais et préjugés. En effet, Emmanuelle Aboaf souligne que ces outils donnent souvent une vision erronée du handicap, ne reflétant pas la diversité et invisibilité des handicaps.

Malgré ces défis, l’IA a tout de même permis de faire de grands progrès en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Emmanuelle Aboaf a ainsi énuméré plusieurs outils développés grâce à l’intelligence artificielle, tels que des sous-titres automatiques, la transcription automatique en langue des signes, la description sonore ou encore des chaises autonomes. Cependant, l’ingénieure souligne que ces avancées sont loin d’être parfaites et nécessitent encore des améliorations significatives, notamment en s’appuyant sur la participation directe des personnes concernées.

Le leitmotiv d’Emmanuelle Aboaf est clair : « Rien sur nous sans nous ». Pour elle, l’amélioration des outils d’intelligence artificielle pour le handicap ne peut se faire qu’avec la participation des principaux intéressés. Il est essentiel pour les entreprises de consulter des études, de se rapprocher du milieu et des associations spécialisées, mais aussi d’embaucher des personnes compétentes pour accélérer l’innovation. Emmanuelle Aboaf prend pour exemple les pratiques de Microsoft et Apple qui, grâce à des équipes diversifiées, ont rendu leurs produits plus accessibles. À l’inverse, elle pointe du doigt le licenciement de toute l’équipe d’accessibilité chez X (anciennement Twitter), rendant la plateforme de plus en plus hostile aux personnes handicapées.

Ainsi, l’intelligence artificielle peut être une alliée précieuse pour favoriser l’inclusion des personnes en situation de handicap, mais cela nécessite une remise en question de nos préjugés et une participation active des personnes concernées dans le processus d’innovation. Cette approche inclusive est indispensable pour construire un monde numérique et technologique accessible à tous.

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